Parentalité

Que faire devant les pleurs de mon enfant ?


Pourquoi est-il parfois difficile d‘accepter la tristesse de mon enfant ? Pourquoi les pleurs et les larmes sont-ils douloureux pour moi , me mettent-ils en colère même parfois ?

Je vous propose d’aller creuser ensemble le mécanisme de la tristesse pour être prêt à affronter les pleurs de votre Ourson !

Mais d’abord, c’est quoi la tristesse exactement ? Et pourquoi est-ce aussi mal vu dans notre société de se montrer vulnérable ?

Difficile les pleurs de son enfant


C’est quoi la tristesse ?


La tristesse est une des émotions primaires. Pour redécouvrir les émotions primaires, consultez notre activité sur les émotions !

Elle est là pour remplir un vide laissé par quelqu’un ou quelque chose. La fin des vacances par exemple, l’absence des grands parents ou du chat ! L’homme par nature a horreur du vide, la tristesse vient donc combler cette absence.


Pleurer est une réaction du corps qui traduit ce ressenti émotionnel : des neurotransmetteurs particuliers se mettent en action de manière à retranscrire ce ressenti. Comme pour la joie d’ailleurs. C’est donc un phénomène naturel et physiologique qu’il faut considérer comme un moyen d’expression.


Lorsqu’on est triste, certaines modifications physiques apparaissent. Le rythme cardiaque se modifie, le corps peut être traversé de soubresauts, l’expression faciale peut changer, des sons incontrôlés peuvent sortir de notre bouche et tant d’autres manifestations .

La tristesse n’est pas la seule émotion qui peut amener aux larmes. La frustration, la colère, la joie, la peur, l’humiliation, l’empathie peuvent tout aussi bien activer ces neurotransmetteurs et amener des pleurs.

Nous ne sommes pas tous égaux devant ce mécanisme. Certains d’entre nous ont plus souvent des manifestations émotionnelles que d’autres. Cela ne veut rien dire sur vous, mais sur votre câblage neuronal seulement !

Mais alors si la tristesse et les pleurs sont nécessaires et naturels, pourquoi lutter contre ? C’est là qu’interviennent l’interprétation et le jugement.

La tristesse est naturelle est nécessaire


Le poids de la société


Comme chaque émotion ou trait de caractère, la tristesse est neutre. C’est l’interprétation que nous en faisons, et les jugements que nous portons dessus qui lui confère un côté négatif.


J’aime prendre l’exemple de la gourmandise. Vous trouvez que c’est une qualité ? Ou vous portez plutôt un jugement négatif dessus ?

Changer de point de vue sur les émotions , exemple avec la gourmandise


Et si je vous disais qu’elle n’est ni l’un ni l’autre, ou plutôt qu’elle dépend de votre point de vue ?

1ère façon d’observer la gourmandise : je mange tout le temps dès que je vois quelque chose de bon. Je ne peux pas m’empêcher d’y gouter! Elle me fait prendre du poids, c’est un vilain défaut !

2ème façon de voir la gourmandise : je goûte à tout , je suis curieuse et découvre mille saveurs. J’ai un palais aiguisé pour reconnaître les goûts. Elle me permet de développer mes capacités et de satisfaire ma curiosité.

Alors ?


En observant ses pensées, ses croyances, on peut les équilibrer.


Revenons à Madame tristesse. La société a établi des limites acceptables, défini des circonstances adéquates pour s’autoriser à pleurer. Mais au sein même de cette acceptabilité, il y a une échelle de proportions. Le volume des pleurs, le temps des pleurs et la visibilité de ceux-ci. Nous avons donc intégré qu’il y a des règles pour pleurer! Qu’il faut contrôler cette émotion, la gérer.

Si vous parlez encore de gérer vos émotions, découvrez pourquoi vous devriez changer votre vocabulaire en lisant cet article : arrêtons de dire gérer ses émotions.

Les pleurs et la tristesse sont souvent jugés comme un signe de faiblesse, de fébrilité. Elle est encombrante pour les autres qui ne savent pas comment réagir puisqu’eux-même coupés de cet élan naturel à se laisser aller. On peut aussi penser qu’il s’agit de sensiblerie ou de manque de professionnalisme, de manque de maturité ou de maîtrise de soi ou encore de manque de pudeur.

Tous ces jugements amènent la personne qui se sent triste , qui aimerait pleurer et s’en empêche, ou qui se laisse aller en culpabilisant, à avoir des pensées de jugement envers elle-même. « On va encore me juger », « je ne dois pas pleurer et être forte ». La panique peut aussi s’installer, ou la résistance qui vont augmenter l’envie de pleurer !

Observer son comportement face aux pleurs

Le mécanisme de défense anti pleurs !


Notre éducation nous a donc appris à juger négativement la tristesse et les pleurs. Il est alors important d’aller écouter ce que nous nous racontons à propos des pleurs.

Observez la petite voix malveillante dans votre tête lorsque vous êtes face à des pleurs, et en particulier ceux de votre enfant. Quels sont vos convictions sur le fait de pleurer ? Dans quelle mesure est-ce acceptable ? Y’a t-il des pleurs que vous vivez mieux que d’autres ?

Quelles émotions cela crée-t-il pour vous lorsque vous êtes face aux pleurs d’une autre personne ? Frustration, impatience, agacement ?


Ces conclusions que vous tirez lorsque quelqu’un d’autre pleure, sont les mêmes que vous vous appliquez à vous.


Vous empêchez-vous de pleurer face à vos Oursons? Pour ne pas montrer que vous êtes vulnérable ? Pour monter qu’un adulte ne pleure pas, sait se contrôler ? Par pudeur ? Il est temps de questionner votre jugement si vous voulez changer votre approche 🙂


Votre réaction face aux pleurs de votre enfant lui envoi un message. Prêtez une attention particulière à votre façon de réagir : cela fait trop de bruit, seuls les enfants capricieux et/ou gâtés pleurs, va pleurer seul dans ta chambre pour ne pas déranger … ? Votre réaction est empreinte de votre conviction et de votre éducation.

Questionner son intériorité pour laisser place au bonheur en famille
Apprendre à remettre en question nos jugements pour faire pousser la graine du bonheur en famille

Changer notre regard sur les pleurs


Maintenant que vous avez pu observer ce mode de fonctionnement, vous allez pouvoir l’adapter pour que cela vous aider à naviguer dans la situation plus sereinement.

  • En acceptant ce mécanisme corporel dont la fonction est de décharger la tension mais aussi de calmer. Ne nous sentons pas souvent apaisé après une bonne crise de larme ? Pleurer permet de vider son réservoir intérieur , et les larmes ont une fonction réconfortante.

  • En pensant intentionnellement quelque chose d’autre au sujet des pleurs : imaginez votre meilleur(e) ami(e) en train de pleurer. Que lui diriez-vous ? Dites vous la même chose, à votre enfant ou votre conjoint. Nous laissons moins passer aux personnes qui nous sont le plus chères ! Imaginez donc une autre personne à la place de celui ou celle qui vous fait face.

  • En décidant de penser en terme de curiosité : qu’est ce qui a déclenché cette émotion, ces larmes ? Quelles pensées ont été suffisamment fortes pour conduire à cette réaction ? Comprendre les situations amène à mieux se connaître ou connaître la personne en face de soi. Ce qui à son tour amènera à apaiser les pleurs car nous nous confronterons moins à des situations qui nous débordent, ou nous pourrons anticiper intellectuellement et accepter que la situation nous face pleurer !

Changer de vision sur les pleurs et la tristesse
« Les vielles habitudes n’ouvrent pas de nouvelles portes »

Merci à Clotilde Dussoulier qui m’a inspiré cet article ! Découvrez cette mine d’or à travers son podcast Change ma vie.

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